Peut-être
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Ombre famélique sortie de nulle part,
Il égorgea sa proie dun geste perfectionné,
La traîna au dehors des regards indiscrets,
Dans une ruelle obscure, là il était pénard.
Il lui trancha le foie, nécrophage dévoué
Comme on coupe un poulet ou un vulgaire canard !
Essuya lhémoglobine coulant sur son poignard,
Et il repris sa route comme si de rien nétait.
Le tueur dont je parle nest pas un cannibale,
Cest un collectionneur, un passionné lanimal.
De jour, il est aimable, a le cur sur la main,
Un homme dont on parle, dont on ndit que du bien.
De nuit, il devient fou, a le cur dans la main,
La victime dans les bras, oui, cest un assassin.
Le passant dont je parle nest pas un homme banal,
Cest un gars incompris, pouvant dvenir brutal.
Son père est décédé, avant quil ne soit né,
Lorsquil se baladait dans les rues de Morlaix,
Une tuile est tombée sur son crâne dégarni,
Il est mort sur le coup, aucune chance de survie.
Sa mère fut violée avant dêtre tuée,
Par un réparateur et son petit commis,
Le corps ne fut jamais, non jamais retrouvé,
Mais les deux malfrats, oui, furent enfermés à vie.
Le garçon dont je parle nest pas un familial,
Cest un solitaire, encore à lâge dNeandertal.
Ce bonhomme là nest pas le dernier des apôtres,
Mais si cet homme là est devenu cet autre,
Cest pour lamour dune mère perdue à tout jamais,
Perdue, cela il ne se le pardonnerait jamais.
En effet si sa mère ne fut jamais rtrouvée,
Cest quil lavait gardée dans un frigo, conglée,
Il voulait remplacer les organes dégénérés,
Il voulait la sauver, enfant naïf quil était.
Le médcin dont je parle nest pas un spécialiste,
Cest juste un rêveur un peu radicaliste.
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Texte et musique Pierrik Dalléas
Octobre 2002
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